Un réveil à Kolkota en inde :
Le plus souvent dans une petite chambre
assez sommaire mais propre, quand mes yeux s'ouvrent, j'entends
d'abord le bruit du ventilo qui montre des signes de faiblesses,
après des heures à tourner au maximum, luttant contre la chaleur
étouffante. Et puis toute de suite, viennent à mes oreilles les
bruits de klaxon de la rue. Içi il est utilisé afin d'anticiper,
de saluer, de doubler, de freiner autant dire que c'est l’élément
indispensable afin de se déplacer dans les rues où le trafic est
permanent et incessant. On avait vu cela en Asie avec des centaines
de motos et de vélos se faufilant dans tous les sens afin de
grappiller quelques centimètres. Un feu rouge, un sens interdit ne
doivent pas avoir la même signification içi car quand on peut rouler,
on roule. Mais l'inde c'est tout autre chose. Il faut ajouter les
vaches en plein milieu des rues, des poules qui coursent des cochons
au beau milieu d'une mégalopole ! Et bien sur la population
qui grouille, empruntant de multiples moyens de transport. Les
tuk-tuks, les hommes-chevaux, issus de la classe des intouchables ;
ils courent toute la journée en transportant dans une calèche des
Indiens vêtus de brillants et de paillettes. Mais on trouve aussi
les bus touts carrossés, les taxis et afin les tramways qui grincent
fatigués de tout ce vacarme. Alors le matin, on file dans la douche
glacée de préférence afin de se préparer à affronter cette
agitation. Et puis on y va ! Attention un taxi te coupe la
route, jb me tient par le bras car c'est une voiture qui fonce droit
sur moi, les mendiants accélèrent en nous voyant, plusieurs sourires
plus tard et quelques roupies en moins on croise dans la rue un
coiffeur qui rase sur le trottoir. Les hommes indiens se lavent dans
la rue dès qu'un tuyau jette une eau marron des égouts. A
quelques mètres, des familles entières dorment sur le trottoir. Des
enfants recouverts de saleté jusqu'à ne plus savoir quelle est la
vraie couleur de leur peau, jouent sans relâche avec un bout de
ficelle. Ils s’arrêtent pour nous demander à manger ou a boire,
je leur donne ma bouteille d'eau. Ils partent en courant. Le soleil
cogne déjà si fort. Et puis on relâche pas l'attention une
calèche me frôle l'épaule mais le conducteur me donne un
« N amaste » avec pas toutes ses dents, ce qui me
fait également sourire. Un tas d'orange dans un coin et ouff c'est
la pause un verre de jus fraîchement pressé, moi et mon amour des
oranges ! Je me concentre sur mon odorat. Dehors l'odeur du
fabuleux curry se mêle à l'urine. On sera végétarien pendant deux
mois afin de préserver notre intestin. Épicé et savoureux des
légumes sur des pains de toutes sortes. Jb m’arrête là, des
pâtisseries qui regorgent de miels et de couleurs. Les couleurs en
inde sont splendides. Les femmes déambulent dans les ruelles, vêtues
de saris multicolores, jaunes, verts, bleus, roses le tout brodés et
des bijoux pour agrémenter la tenue. Quant à moi, mon leggins me
colle les jambes, je couvre mes épaules et un foulard pour m’adapter
aux mœurs. J'ai chaud, je voudrais tout déchirer. J’achète une
bouteille glacée chez un épicier . Son magasin c'est comme un
placard il est assis à l intérieur, c'est un beau tableau en soi. Cet homme ridé entouré de son tissu blanc un point rouge sur le
front ; il est encadré de toutes ses boissons et ses biscuits. Le
rire d'un enfant me fait me retourner, il vient de bloquer son cerf
volant dans les fils électriques par centaines qui se superposent.
Et puis on attend de la musique électronique hindou, c'est une
statue d'une divinité, elle a plusieurs bras, des cheveux et des
yeux noirs, un peu de moustache, des lumières des fleurs par
centaines sur le bitume. Quelques pas plus tard des artisans
recouvrent de la paille avec du tissu et de la terre afin de créer
d'autres divinité à tête d'éléphants ou des bouddhas dans
différentes positions. Ils les créent, les peignent. On peut voit dans
tous les regards leurs curiosités à croiser notre chemin. Certains
regards sont durs et noirs, d'autres sont accompagnés de sourires ou
d'un hello « my friend », certains encore prennent des
photos distraitement. Jb n'aime pas comment les indiens me regardent
par contre ils ne s'approchent jamais de moi. Ils l'abordent lui
constamment échangeant quelques mots. D'autres regards nous
surprennent celui notamment des enfants soulignés par un trait de
maquillage noir., perçant comme des chats. Je ne sais pas quel
effet peut avoir notre regard si étonné, charmé et apeuré de
l'Inde.
Mes yeux n'ont pas fini d'être
stimulés, mes sens en éveil et mon attention au maximum. On prend
la train de nuit mais ce soir, pas de taxi dans les rues. Tous
manifestent contre la montée du prix du pétrole. Un calme inhabituel
règne dans Kolkota une drôle d'impression ; à croire que je
me suis presque habituée à ce bordel. On réussit à négocier
avec un taxi, le double du prix et op nous voilà dans cette immense
gare. On court pour avoir notre wagon qui se trouve bien sur à la
fin de la voie. Trois très sommaires lits se superposent, les
policiers nous disent qu'il faut absolument avoir une chaîne pour
nos sacs. Mince.... on n'avait pas anticipé on dormira sur nos
bagages, conscient que ça ne sera pas le meilleur repos. On échange
longuement avec des jeunes joueurs de criquets sur la France avant de
lire respectivement nos livres. 04H50 il fait noir, des dizaines de
personnes rentrent dans le train, le réveil sonne, on demande si on
est bien à destination en sautant du train. Il a été parfaitement
à 'l heure. Surpris nous voilà dans un tuk-tuk qui nous conduit
dans un temple bouddhiste ou on dormira pendant quelques nuits. C'est
dans ce même monastère que chaque année Dalaï-lama séjourne,
c'est juste magique. Suivre les pas de Bouddhas incroyable, non ?
On va visiter les lieux où il a eu l'illumination, on va mesurer
tout la ferveur des milliers de pèlerins.
L’inde est comme on l'avait imaginée
et même bien plus, tellement plus encore....